mardi 18 novembre 2008

Stella : Une super nova


Attention film coup de cœur !
Prenez la qualité d'un Jacques Doillon pour conter l'enfance, prenez la capacité d'un Téchiné à nous plonger dans une ambiance nostalgique, prenez une atmosphère "Bienvenue chez les ch'tis", bières clopes fusil, qui devrait suer au travers de l'instinct de mort, ou de l'ennemi public numéro un- hélas on préfère nous emberlificoter de paillettes -, prenez le fond de la réflexion d'entre les murs, prenez un prof de P.R.O.F.S., prenez une véritable histoire bien campée, sans fausse légèreté, très bien renseignée, à la temporalité juste, prenez les tubes des années yéyés et tant qu'à faire un imitateur raté d'Eddy Mitchell, prenez surtout une grande sensibilité, un cocktail d'humour parfaitement senti et amené, prenez une grande sobriété de jeu, penchez-vous sur le défunt Guillaume Depardieu, homonyme tout trouvé à notre champion palmé - Alain Bernard,pensez-un instant que Benjamin Biolay est (à tort musicalement) comparé à Gainsbourg,

prenez un air électronique très moderne, avec une petite voix posée, celle de la réalisatrice/narratrice Sylvie Verheyde, préparez vous à sourire, souvent; à vous émoustiller, à tomber en sympathie, à positiver façon Mike Leigh "Be happy", souvenez-vous un instant de "préparez vos mouchoirs" de Blier, souvenez-vous, souvenez-vous, laissez vous embarquer, remontez vos fossettes, séchez vos yeux; descendez au tabac d'en face; embarquez pour une belle histoire d'amitié,
lisez, lisez, lisez encore; Balzac ou Duras, les amis de Stella, mais aussi "La vie devant soi"; Momo, madame Rosa, Romain Gary; dont l'analogie est aussi possible, oui tout ce florilège sensationnel vous attend dans une salle obscure ... On n'est certes pas au pays de Candy, mais on s'amuse, on pleure, on rit; il y a des méchants et des gentils.

Stella est un excellent film, l'un des meilleurs de l'année, assurément; comme le cinéma français sait et a su faire naître, un film d'auteur avant tout; où les producteurs ont eut le très bon goût de ne pas trop interférer dans un récit intime, à ne pas chercher à le sublimer d'artifices qui auraient été inutiles tant les trouvailles textuelles, filmiques sont nombreuses, tant le jeu des acteurs et actrices (magnifique Karole Rocher)


se fait sobre et digne, tout en respect.



Du bel art, et certainement pas un essai.

Qu'en disent elles ?




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