jeudi 2 avril 2009

Coup de coeur: Tokyo Sonata *****


Voici un coup de coeur bluffant. Difficile de démarrer ce billet, par où commencer ?

Par le début peut être, la fin ? Les impressions spécifiques ? L'impression générale ?
Non, démarrons par dire que nous avions laissé Tokyo vu par Gondry, Carax, ou encore Joon-Ho, des étrangers en somme. Nous étions séduits, imbibés.

Nous retrouvons maintenant Tokyo vu par un cinéaste Japonais, Jiyoshi Kurosawa.
Tokyo Sonata obtint le prix du jury de la sélection "un certain regard" à Cannes, et oui nous pouvons dire que le regard est intéressant.



Tentons l'impossible, la comparaison. Qui plus est, la comparaison osée.

Prenez Tarantino, enlevez le côté Kitano, l'action et les pan-pan, gardez l'absurde, le burlesque, le rocambolesque, tintez d'un soupçon d'Elia Suleiman, histoire de concentrer l'abracadabrant, ajoutez un soupçon de la maîtrise de l'arrêt sur image (la photographie) de Kubrik; mélangez le tout avec une réflexion bergmanienne, sur les relations familiales, la filiation, la course du temps et le sens de la vie, contez tout ceci dans une chronologie tout à la fois respectueuse mais aussi déroutante, écoutez "a day in the life" ou "paranoid android", pour vous rappeler que la construction musicale peut oser les étapes distinctes tout en assurant une continuité, la qualité; corser le tout en mélangeant les petites histoires dans la grande histoire, en dressant des portraits attachants ou rebutants, conservez cette liberté de construction, et mélangez allègrement tragédie, humour, et sensibilité; terminez votre oeuvre tel un chef: la note finale, la sonate, amère et douce tout à la fois, virtuose, vous entonne subliminalement une critique acide de la société japonaise, de Tokyo, avec un sens de l'observation et une acuité rare. Cette perle, Tokyo Sonata, surprendra alors tant dans sa peinture contemporaine, dans son surréalisme, dans sa maîtrise tout simplement.


Excellent.

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