samedi 2 mai 2009

Romaine par moins 30, ** au pays du quebec


Pour qui a déjà voyagé au Quebec, l'accent, l'humour venu du froid, la chaleur humaine, et la libération sexuelle sont très souvent rangés au chapitre impressions. Agnès Obadia, française, inventrice du personnage de Romaine, qu'elle campait avec toute la non-chalance nécessaire à l'interprétation de ce personnage féminin sorti un peu d'ailleurs, d'aucuns diront lunaire, un peu à côté de ses pompes, larges, sujette aux évènements sans maîtrise, Agnès Obadia donc nous restitue ces impressions en laissant place à l'excellente ici Kimberlain, revenue de son expérience musicale, pour partir dans la France des amériques, embarquée par un Pascal Elbé dirigiste, qui veut maîtriser jusqu'au surprise.
La morale et l'effet comique sont tous deux dans ce couple improbable:
Elle se livre aux évènements, s'en sent infantilisée, souhaite s'en libérer, et Madame Chance la rattrape dans ses errements, Madame Chance ou bien soeur impromptue; la providence ne la protège pas forcément; en tout cas, Romaine laisse une grande place au possible.
Il ne supporte pas le moindre imprévu, est persuadé de maîtriser jusqu'à sa perte, sa fuite dans le grand nord, mais aussi sa relation avec Romaine, les surprises et autres cadeaux assurant l'emprise et le contrôle.
Et la morale est qu'à trop vouloir contrôler, la situation dérape, nous échappe, et qu'à se laisser dériver à trop s'échapper, divaguer, les contrôles environnants vous rattrapent et vous séduisent.
Le total contrôle ridiculisé en ses échecs est une source de comique assez inépuisable et il est vrai, rassurante.

L'atmosphère est teintée d'un humour bien québecois, autour de la liberté de soi et de son corps, la distinction nette et claire entre l'affect et la libido.
Romaine paumée, en milieu hostile, choc des contraires; l'humour prend. Si la toute fin du film baisse en qualité, Romaine est néanmoins une comédie sympatoche, plus modeste qu'OSS 117 et toute aussi (je dirai même plus) drôle, ce qui en fait tout son charme, bien loin du très mauvais "du poil sous les roses", où Agnès Obadia s'était perdue en vulgarité, et qui aurait pu nous faire hésiter quand bien même nous avions apprécié à sa juste valeur toute la richesse de l'oeuvre Romaine.
Ajoutons juste l'ambiance Folk de Tom waits à Moriarty en passant par Johnny Cash.
Une bonne note donc !

Bande annonce:


Telerama nous suit.

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