dimanche 11 octobre 2009

Au voleur : L'échappée belle

Au voleur marque une des dernières apparitions de guillaume Depardieu à l'écran . Dans ce film , on le retrouve dans la peau d'un voleur qui va rencontrer une jeune professeur d'allemand incarnée par florence Loiret-caille .ils vont se plaire mais très vite , la vie hors la loi de Depardieu va les contraindre à prendre la fuite .C'est le début alors d'une cavale amoureuse dans une forêt près des bords de Seine .Le fim va prendre un ton naturaliste . On sort du décor initial , d'une ville de banlieue d'Ille de France pour s'immerger dans la nature .Les deux amants quittent alors le monde social pour s'aimer en toute liberté .D'ailleurs ils se savent traqués par la police .Mais cette menace ne les empêche pas de vivre au jour le jour . L'histoire pourrait avoir des allures de film policier mais la réalisatrice se concentre surtout à filmer un couple qui doit vivre dans un environnement étranger .Une réelle complicité s'opère entre les deux comédiens qui incarnent des personnages sensibles et attachants .Attachant est le qualificatif qui convient bien au rôle de Depardieu :personnage à la fois vulnérable très crédible en marginal à l'humanité décelable dans le regard , dans son attention portée à la vie . On avait déja vu Depardieu dans Versailles jouant le rôle d'un sdf prenant sous son aile un petit garçon . Guillaume Depardieu incarnait à la perfection les personnages en marge , à hauteur d'homme qui savait jouer avec leurs failles tout en conférant à ses personnages une véritable force .Depardieu avait comme son père une gueule de cinéma mais il avait surtout une beauté étrange et l'âme d'un poête .

Le film est à la fois empreint d'une dimension sociale ( la jeune prof d'allemand enseigne en z.e.p)et d'une dimension naturaliste (les paysages de forêt ).La partie la plus intéressante plastiquement est la partie naturaliste oû la nature est sublimée .Cette cavale parfois aux airs bucoliques rappelle les films de Terence Malick et principalement badlands oû là aussi il est question d'un couple en cavale .Mais surtout Malick est le cinéaste naturaliste par excellence et apparait comme un modèle pour la réalistrice sarah Leonor .On peut parler aussi de la bande originale qui colle très bien aux plans et à l'atmosphère d'évasion du film .On retrouve un mélange de musique folk , country (woody guthrie )et des percussions algériennes . Une musique et des ballades qui renvoient à un certain imaginaire américain .Je ne dévoilerai pas l'issue de la cavale mais je peux juste dire que la pirouette finale fait penser à A bout de souffle .Depardieu a tiré sa réverence d'une belle manière . On regrettera de ne plus le voir aujourd'hui pour ce qu'il avait d'unique et de sauvage ,d'humain et d'indécelable .

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