samedi 27 mars 2010

Il manque quelques carats à Precious **

Precious s'annonçait de la plus belle veine de la mouvance indépendante, on songeait à ces quelques pépites Sundanciennes ou pas, qui nous ont fait découvrir Jarmush, ont consacré les Coen, ont laissé place à Juno et consors, on imaginait même un instant se replonger dans un brooklin boogie austerien, voire un little Italy façon Spike Lee, du temps où il était avant tout cinéaste. Le best-seller laissait deviner une mise en scène personnelle, l'affiche et les médias une actrice consensuelle. Las, le film déçoit, dans une forme s'approchant bien plus du mélo facile, avec quelques fautes de goût (cet imaginaire de Precious qui la voit princesse lorqu'elle est victime des infamies). Le propos est finalement assez peu personnel; et le pathos est mis sur le devant de la scène, sans grande subtilité (non pas qu'il faille réfléchir sur la misère à tout prix, au point de ne pas la montrer, mais ici l'entre deux - pourquoi ne pas avoir choisi une forme plus radicale ? - sonne gloubiboulga, mac do);
On reprochera donc au final un aspect somme toute superficiel, quoi que l'on doive reconnaître que l'ensemble n'est pas franchement mauvais, et que Mariah Carey par exemple s'en sort bien plus qu'honorablement.

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