mardi 8 juin 2010

Uncle Boonmee who can recall his past lives d'Apichatpong Weerasethakul ***

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Oncle Boonme, le personnage du titre, est sous dialyse et sent sa fin venir. Un soir, alors qu'il est à table, sa femme défunte lui apparaît...
Oncle Boonme, Palme d'or 2010, est un film trip. On l'a comparé à 2001 : Odyssée de l'espace, à raison. L'histoire est inracontable, on sort de ses repères coutumiers, mais le cinéaste nous emmène dans un voyage inédit, dans le jamais vu, installant un rythme hypnotique qui lui est propre. On assiste à un voyage dans le temps, y compris dans les temporalités parallèles sans jamais perdre le fil. Les poissons chats parlent, les singes sont des fantômes anciennement humains. Sur la dernière partie du film, il y a quelque chose de la vidéo d'art plastique -et pour cause, l'auteur donne aussi dans cette discipline. La photographie n'est pas si belle que ça, elle est plutôt rudimentaire. Les effets spéciaux sont vintage. Ceci, plus le manque de repères pour l'occidental, peut expliquer pourquoi le film, lors de sa projection, a reçu un "mauvais" accueil : certes, ceux qui applaudissaient le faisaient d'une très manière soutenue, mais nombreux étaient les sifflets, sans parler des gens quittant la salle, furieux, durant la projection.
Il n'en reste pas moins qu'Oncle Boonme est un bon film. Pas forcément universellement accessible, mais qui offre un spectacle planant et inédit pour qui consent à s'y abandonner.

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